Extrait de : La naturopathie dans ma vie. Votre podcast vous est présenté par Hymne. Toute la force de la nature dans un flacon.
Hymne : Bonjour à tous, Bienvenue dans ce nouvel épisode de la naturopathie dans ma vie dans laquelle on va en apprendre plus sur notre mémoire pour bien la préserver, la stimuler.
Donc notre mémoire et au cœur de notre vie. Elle rassemble nos connaissances, nos savoirs faire, nos souvenirs. Elle nous inscrit dans le temps. Elle nous aide aussi à asseoir notre réflexion et nous projeter dans l’avenir. C’est elle qui aussi nous lie à nous même et aux autres.
Elle est donc essentielle tout au long de notre vie et c’est pourquoi nous avons tenu à consacrer un épisode du podcast La Naturopathie dans ma vie avec toi, Sandra Néri.
Je rappelle à nos auditeurs que tu es naturopathe à Genève et tu exerces depuis les années 80. Nous allons plonger au cœur de cette mémoire.
Alors cette mémoire, on part du cerveau. Ce cerveau, il est divisé en trois grandes parties. Est ce que tu peux nous en dire un peu plus?
Sandra Neri : La complexité du cerveau, je pense que vous avez déjà, pour certains d’entre vous qui avez eu l’occasion de lire certains magazines, en grands tirages, mais tout de même spécialisés, la complexité du cerveau, elle vraiment, j’ai envie de dire désespérante quand on l’aborde, qu’on essaye et qu’on tente de le comprendre.
Alors avant même de parler de structure ou de plasticité, on va parler à la base des trois grands axes qui ne sont pas forcément liés à un seul endroit. C’est ça qu’il faut comprendre.
En fait, nous avons trois grandes fonctions que tout le monde va reconnaître, mais elles ne sont pas seulement logées dans un endroit précis.
La première fonction de notre cerveau, comme pour le reste de nos cellules, c’est la survie. Ça s’appelle le cerveau reptilien ou archaïque. C’est celui qui est programmé pour tout ce qui nous amène à maintenir la vie, manger, dormir, sexualité pour les adultes. Et bien entendu, le fait d’avoir une température adéquate. C’est pour cela qu’on a tenté par tous les moyens un temps que les mammifères que nous sommes de nous protéger d’avoir une grotte, le feu qui était vraiment la base du maintien de la survie.
La deuxième grande fonction que nous avons est la fonction qu’on appelle des mammifères inférieurs, c’est à dire l’affectivité et l’attachement. Nous ne sommes pas les seuls animaux qui ont de l’affectivité, de l’attachement, de la protection envers les plus petits et déjà une capacité à être triste, heureux, angoissé. C’est le cerveau limbique. C’est là où on va avoir tous les souvenirs, semblerait t il, même intra utero. Mais c’est là, on va pouvoir tous dire : J’aime étudier parce que j’avais une maîtresse qui était très gentille et qu’elle me donnait des bonbons, et cetera, et cetera. Donc, c’est une partie de notre cerveau qui est d’autant plus sophistiquée que, évidemment, nous avons la Parole qui nous permet de mettre, de partager toutes ces émotions d’une manière très raffinée.
Et la troisième grande fonction, c’est ce qu’on appelle la fonction des mammifères supérieurs. N’en déplaise à certains, ce n’est pas du tout du tout du tout péjoratif pour les animaux, auxquels on se doit bien sûr de les protéger dans la mesure du possible. Mais la fonction des mammifères supérieurs, c’est le cortex. Et c’est là où effectivement nous allons avoir des structures extrêmement complexes et sophistiquées qui nous permettent d’associer certaines notions entre le cerveau reptilien, le cerveau limbique et la logique. Nous avons besoin de savoir et ça se passe dans le cortex. C’est le processus de compréhension également de la mémoire. Pour ce anticipateur créatif et également de stratégie, c’est à dire : « Je dois beaucoup étudier parce que dans deux ans, j’ai un énorme examen qui va m’amener à avoir un énorme diplôme, qui va m’amener à voir le travail que je souhaite. ».
Voilà, nous sommes le seul mammifère capable d’avoir cette fonction qui est vraiment anticipatrice, stratégique. On l’utilise vraiment dans plein de choses dont on a même pas idée. Par exemple le tennis. Pour faire du tennis, il faut une stratégie très précise, si on voit les grands joueurs.
Donc on voit que ces trois grandes fonctions sont en permanence en train de travailler ensemble parce qu’il n’y a pas un seul siège pour ces fonctions. Il y a un cerveau plastique et un cerveau fonctionnel.
Et effectivement, parfois, ces notions se mélangent. Parce qu’on sait, on pense tous que la mémoire, se loge dans un endroit précis. Certes, il y a des organites qui travaillent plus la mémoire, mais aussi la recherche d’informations, ce qui est extrêmement important. Et ça, ça vient grâce au fait que ces trois parties travaillent ensemble en permanence.
Hymne : Il a donc ces trois fonctions du cerveau et il y a également différentes zones qui font travailler cette mémoire. On connaît bien l’hippocampe. Est ce que tu pourrais nous en dire plus ?
Sandra Neri : Pour résumer, on a vu que y avait ces trois grandes fonctions et ensuite il y a des zones. Il y a le lobe frontal, pariétal, occipital, temporal et le cervelet.
La mémoire et la concentration, vraiment, tout ce qui est phénomène de cognition se situe dans le lobe temporal et dans le lobe temporal, on va avoir l’hippocampe, mais également l’amygdale cerebelleuse qui est extrêmement important pour aller chercher de l’information et pour trier l’importance de l’information.
Mais si on a vraiment envie de nourrir notre mémoire, il serait judicieux qu’on puisse réactiver cette partie du cerveau. Parce que si on tient compte que le lobe frontal s’occupe de la planification, du raisonnement, du langage et des mouvements volontaires, certains d’entre nous, on a constaté qu’étant enfant, on avait des processus d’apprentissage qui étaient productifs seulement si on faisait des mouvements rythmiques en même temps.
Moi, par exemple, j’ai appris les tables de multiplication en faisant des pas debout dans ma chambre. Donc il est vraiment important, mais grosso modo de connaître chaque partie structurelle du cerveau pour très vite repérer qu’on avait vraiment des associations pour faire appel à notre mémoire.
Par exemple, dans le lobe pariétal, on a le siège du cortex associatif, mais on a aussi la vision : « Ah moi j’ai une maison, j’ai une mémoire visuelle ». On a l’audition : « Ah, moi j’ai plutôt une mémoire auditive ». On a le toucher, on sait à quel point c’est important quand on donne des ordres, par exemple aux petits enfants, parce que ça les amène vraiment à une meilleure intégration des notions effectivement de répétition.
On a le lobe occipital qui intervient un tout petit peu moins, qui s’occupe de l’orientation.
Bien sur, le lobe temporal comme je viens de les citer, qui est le siège de la mémoire et de la cognition, audition et langage. Et on va voir que ce lobe temporal, il va de nouveau être fortement affecté à la fin du troisième âge, voire au quatrième âge, comme quand on est en apprentissage précoce chez les enfants de deux ou trois ans. Donc on a de nouveau des choses qui peuvent réapparaître, qui sont fortement siège de soucis et qui sont parfois une des raisons pour lesquelles les gens me consultent quand ils me disent : « Je suis inquiet parce que j’avais perdu vraiment une grosse partie de ma mémoire ».
Et surtout indépendamment de la mémoire, parce que pour le commun des mortels, les choses sont parfois mélangées. On a une perte de mémoire proche ou lointaine, mais on a aussi une difficulté à retrouver justement le fil de ce qu’il faut que je demande dans mon cerveau pour me souvenir de telle ou telle chose. Parce qu’il y a des processus en fait dans la dans la mémoire, il y a ce qu’on appelle l’encodage, le stockage et la récupération de stockage.
L’encodage, c’est à dire je suis en train d’étudier et je suis capable de retenir ce que je suis en train de lire parce qu’on verra pour quelle raison on peut avoir une plus ou moins bonne mémoire et surtout une capacité qu’a l’être humain, qui s’appelle la concentration active.
Ensuite, on a le stockage, c’est à dire comment je fais de l’ordre dans mon cerveau. On a tous fait des petits dessins, des petits films, des post-it, des grandes feuilles où on avait mis un fil conducteur en disant si je connais ça, c’est mieux de connaître ça avant. Et on a donné un ordre là où on voit que c’est plutôt le cortex qui est en train de travailler parce qu’on raisonne notre mémoire.
Et ensuite, bien sûr, la récupération. J’ai des jeunes gens qui me disent je passe des heures, je ne peux plus étudier davantage et pourtant je n’arrive pas à récupérer l’information dont je suis porteur.
Hymne : Dans ce cas là, il y a un il y a un surplus de d’apprentissage qui va bloquer le processus.
Sandra Neri : Je pense qu’il y a deux grands ennemis, deux grands ennemis pour moi de la mémoire. Ce sont le stress et la faim. D’ailleurs, c’est lié, le plus grand stress dans l’être humain et confronté, c’est la faim. Et si on donne un langage scientifique, à la fin, on appelle ça la glycémie. D’ailleurs, je crois qu’on va avoir l’occasion un petit peu plus tard dans le podcast de développer à quel point, en fait, le fait d’avoir un glucose bas est un désastre pour la mémoire et ou pour la concentration.
Hymne : Justement à propos de concentration, on voit qu’on a différents types de mémoire. Les chercheurs, ces dernières années, ont indiqué qu’il y en avait cinq.
Il y a la mémoire du travail. Tu vas me dire si c’est exact ou pas, mais c’est celle qui permet de retenir des informations. C’est elle qu’on va utiliser quand on est à l’école ou sur les bancs universitaires par exemple. Et puis elle va nous permettre de retenir justement toutes nos tables, par exemple de multiplication ou nos verbes irréguliers en anglais.
Après, il y a une autre mémoire qui est la mémoire sémantique. C’est celle qui nous permet de nous ouvrir à nous et au monde, qui nous donne plus d’informations sur les pays, sur les présidents, sur l’histoire par exemple.
Ensuite, il y a la mémoire épisodique qui est la mémoire des événements, donc, là qui va nous permettre de nous fixer dans le temps. Et donc là, peut être qu’on va voir qu’effectivement, quand on ne vient plus vieux, on a cette mémoire épisodique qui est un peu plus fluctuante.
Ensuite, il y a la mémoire procédurale dont tu as parlé, qui est beaucoup plus liée à nos actions quotidiennes, le fait de savoir marcher, courir, écrire, etc. Et puis c’est celle aussi qu’on voit quand des personnes ont par exemple un accident qui tout d’un coup ne savent plus marcher. Et puis après un certain travail, ils vont retrouver cette mémoire procédurale à travers de nombreux mécanismes et un suivi, évidemment.
Et puis la dernière mémoire qui est, qui est essentielle et dont on parle souvent, c’est celle qui est liée à tous nos sens. Oui, le toucher, l’odorat. Est ce que t’as des patients qui viennent chez toi en parlant d’une mémoire qu’ils ont perdu? Est ce qu’ils te parlent un petit peu de ces types de mémoire? Est ce que tu as des cas en cabinet que tu que tu traites? Ou est ce que tu vas plus travailler la mémoire dans le global ?
Sandra Neri : Alors la mémoire par rapport à mes outils, je vais la travailler plus dans le global parce qu’on va voir qu’il y a certaines choses dont il faut être sûr, soit en carence, soit aussi bien sûr, un événement et un vécu. Ça peut être des chocs, ça peut être des virus. On a vu avec le Covid, les gens perdaient l’odorat et du coup il y avait tout le fonctionnement cérébral qui s’était vu affecté, en tout cas dans la vie de tous les jours, les gens viennent et ils savent déjà qu’ils ont une mémoire un peu défaillante par rapport aux autres.
Et s’il y a effectivement en terme d’hygiène de vie, un conseil que je peux donner, c’est essayer d’entretenir dans la vie quotidienne un peu de chacune de ces mémoires.
La mémoire de travail, c’est la plus courante dans nos vies, j’ai envie de dire sophistiquées. D’ailleurs, je pense même que quand on a un grand succès professionnel, c’est beaucoup celle ci qui nous a servi parce que ça donne des gens très rapides et très structurés. Ils savent très bien où ils ont mis leur information et ils vont la chercher très rapidement. Il y a exactement une structure mentale qui permet de savoir d’où je pars et où je veux aller.
On a la mémoire sémantique. Encore une association qui donne aussi des outils de paroles très puissants et qui vont avoir des personnalités explosifs d’un point de vue de la matière et d’un point de vue de l’expression de la matière. Et ce sont des gens extrêmement rapides où ils ont pour la vie quotidienne, presque pas besoin de les travailler du tout à l’âge adulte bien entendu.
On a la mémoire épisodique qui est, je ne sais pas pour quelle raison, populairement connue comme particulièrement féminine : « Eh chéri, tu te rappelles le jour où je t’ai attendu 2 h ? ».
C’est ce qu’on appelle les dossiers. Un retard et hop! Dans les couples, c’est à dire la mémoire des événements qui a pour moi une très grosse connotation limbique, affectif. Et je vois que les gens qui sont très seuls dans la vie, qui ont perdu des enfants adultes, qui ont eu des drames ou des chocs, des événements fort traumatiques.
La mémoire épisodique est extrêmement affectée parce que je pense, et c’est vraiment tout un sujet à part entière, que le choc traumatique va perturber le fil conducteur de la vie. Je devais avoir à peu près huit ans quand ma mère et mon père….
(Suite à écouter dans le postcast audio)